Collection « Taxis of the World » : Taxi anglais en Hongrie

Ma Taxi Story: Istvan, Budapest (Hongrie)

Tout a commencé avec la naissance de ma fille. Je me suis fait une raison et j’ai vendu ma moto.

J’ai longuement réfléchi pour savoir comment réinvestir la somme que j’en avais obtenu, avant de décider d’acheter un taxi anglais Fairway. A cette  époque, les taxis anglais de cette génération étaient en train d’être bannis des rues de Londres, à cause des restrictions d’âge et de pollution en vigueur.

J’ai donc réservé un vol pour Londres et suis allé voir plusieurs taxis anglais. Deux jours plus tard, me voilà sur la route du retour au volant de l’un d’entre eux. Quel trip : 1600 kilomètres de Londres jusqu’à Budapest. Il m’a fallu deux jours à une vitesse de pointe de 90 km/h, ce qui me faisait rouler parmi les poids-lourds sur l’autoroute, et plus d’une fois j’ai eu la peur de ma vie… C’était fin mars et il ne faisait pas chaud ; le chauffage ne marchait pas dans le taxi, le câble d’ouverture de capot s’étant cassé, je n’avais plus accès au compartiment-moteur, l’espace conducteur était bien trop petit pour un gars de ma taille et juste à quelques kilomètres de la maison un roulement de roue avant a lâché. La voiture était si bruyante dans l’habitacle que je n’arrivais pas vraiment à parler aux stoppeurs que j’avais pris sur la route… Tout n’était pourtant pas négatif, car des gens dans de belles voitures ralentissaient sur l’autoroute, me saluaient de grands gestes et prenaient mon taxi en photo ou filmait lors de leurs dépassements. Pendant les arrêts à la pompe à essence, des gens venaient me voir et me posaient des questions sur ma voiture. J’ai compris que je conduisais quelque chose de spécial.

Comme les mariages de mes sœurs jumelles étaient dans seulement quelques mois, j’ai rapidement amené le taxi anglais dans un garage pour m’occuper des endroits de rouille. Puis dans un deuxième… un troisième… Tous ont décliné lorsqu’ils réalisaient qu’il ne s’agissait pas d’un simple job de deux semaines. Heureusement, la rouille ne dérangeait pas mes sœurs, car ça donnait du charme à la voiture….

Après les mariages, le travail long et pénible des réparations a commencé. J’ai démonté tout l’intérieur jusqu’au « squelette » et j’ai pu nettoyer le taxi en profondeur : les tâches de saleté et d’huile vieilles de quinze ans sur les tapis, les plastiques et les sièges. Il y avait aussi un sac-poubelle entier de fils électriques qui allaient de nulle part… à nulle part.

J’ai fini par trouver un « vieux de la vieille » à qui le travail sur le châssis et la carrosserie ne faisait pas peur. Avec mon petit budget, je le faisais travailler à temps perdu, et il a fallu plus de 6 mois pour venir à bout des problèmes de rouille. Même chose pour la peinture, mais à la fin j’ai obtenu un joli résultat.

Depuis, le taxi anglais a dépassé les 433.000 miles (700.000 km) et a fait 40 mariages, il a joué dans une publicité pour Noël, et il a même tourné dans un film Hollywoodien : « Atomic Blonde ».

Il y a seulement quelques mois, sa sœur jumelle est arrivée d’Allemagne. C’est un taxi très rare, en conduite à gauche et avec une boîte de vitesse manuelle, une première main. Couleur d’origine de taxi allemand. La restauration débutera en juillet.

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